S'instruire et transmettre

Écoles primaires, écoles primaires supérieures, pensionnats, collèges puis lycées : pour les jeunes filles, avoir accès à l’enseignement scolaire a été un long combat. Commencé en 1850 avec la loi Falloux rendant obligatoire la création d’une école de filles dans les communes de plus de 800 habitants, il se poursuit dans le cadre des lois scolaires promulguées sous la Troisième République, notamment avec l’obligation de l’instruction scolaire pour les filles et les garçons entre 6 et 13 ans.
Enseignement libre (ou privé) et enseignement public se partagent alors la scolarisation des filles. À la fin du XIXe siècle, la Nièvre qui compte près de 350 000 habitants, dont un grand nombre d’enfants à scolariser, se couvre d’écoles communales publiques pour les filles.
Et, en lien avec leur scolarisation, le nombre d’institutrices ne cesse d’augmenter. Jusqu’en 1882, l’École normale pour les former est tenue par des religieuses avant que cette école ne devienne laïque et publique et ne s’installe boulevard Victor-Hugo à Nevers (bâtiment de l’actuel collège Victor-Hugo).
Pour autant, l’enseignement donné reste marqué par des présupposés tenaces. L’exemple le plus éloquent est sans doute les travaux d’aiguille, devenus par la suite des cours de couture, réservés aux filles et dont l’enseignement est exclusivement donné par des femmes, qu’elles soient institutrices ou recrutées spécifiquement pour cela, si le maître d’école est un homme.
Cette augmentation du nombre d’institutrices dans la Nièvre est très conséquente : d’environ 250 au début du XXe siècle à environ 600 durant la décennie 1930.
Certaines d’entre elles deviendront des militantes engagées, comme Berthe Fouchère, et des résistantes, telles Lucette Sallé et Augustine Nozet.
1 · La photo de classe
Cette photographie montre la classe du collège de jeunes filles de Nevers durant l’année scolaire 1940-1941. Il était situé rue de l’Oratoire à Nevers.
2 · Construire de nouvelles écoles pour les filles
À partir des années 1870, les communes nivernaises font construire des écoles pour les filles ou des groupes scolaires accueillant, dans des parties séparées, garçons et filles. Même si les bâtiments peuvent se ressembler, des architectes établissent des plans sur lesquels on peut voir des détails très précis (tables et bancs des écoliers, estrade du maître avec son bureau et son tabouret). Au sein du fonds Bouveault-Palet sont conservés des dizaines de projets d’écoles pour les communes nivernaises.
3 · Cartes postales anciennes
La carte de la nouvelle école de Luzy est datée du 27 septembre 1903, jour de l’inauguration de celle-ci en présence du général André, ministre de la Guerre.
4 · L’institution Millet-Ducloux
Ce registre matricule contient les noms des 430 jeunes filles scolarisées de 1903 à 1911. Sur les deux premières pages figure les noms des personnels enseignants : on peut noter la présence de trois « maîtresses d’anglais » et d’une « maîtresse d’allemand ».
Les cartes postales représentent les façades extérieures, l’intérieur du bâtiment ainsi que l’enseignement qui y est dispensé.
5 · L’amicale des instituteurs et institutrices
En 1901, dans ce Bulletin de l’Association des anciens instituteurs de l’École normale, située à Varzy, il est proposé en 1901 que les institutrices, formées elles à Nevers, les rejoignent ce qui sera accepté : le nouveau nom est donc Association amicale des institutrices et instituteurs publics de la Nièvre.
6 · Les travaux d’aiguille
Dans les écoles publiques et privées sont enseignés les travaux d’aiguille. En septembre 1901, le maire et conseiller général de Varzy, le docteur Paillard rappelle dans un discours que l’école de filles de sa commune se doit d’être “l’apprentissage de la vie” et qu’il faut faire des filles “de bonnes ménagères, de vraies femmes” à travers l’étude de “l’économie domestique”. Les travaux de couture entrent dans ce cadre alors que l’école a obtenu “la médaille d’argent pour ceux-ci à la grande Exposition de 1900”. Ce document recense les sommes d’argent allouées aux communes pour qu’elles rémunèrent les « maîtresses chargées de l’enseignement de la couture ».
7 · La Légion d’honneur
Cet élogieux rapport de l’Inspection académique présente Mme Marie-Thérèse Trinquet, pour être nommée chevalier de la Légion d’honneur. C’est la première institutrice, née dans la Nièvre et ayant fait toute sa carrière dans ce département, à recevoir cette récompense par le décret du 14 mars 1947.
9 · Billet d’honneur
Ce billet d’honneur témoigne des excellents résultats d’Odette Martin durant le premier trimestre de l’année scolaire.