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Pouvoir et droits politiques

Affiche et rapport du 13 juillet 1936. Fonds de la préfecture, M 4304.

À travers les siècles, les femmes ont pu parfois exercer un réel pouvoir. L’image de Catherine de Médicis est présente dans toutes les mémoires. Et, dans la Nièvre, c’est Marie d’Albret, épouse de Charles II de Clèves, comte de Nevers, qui dirige le comté après la mort de son mari en 1521.

Cependant, de ce cas singulier, on ne peut faire une généralisation. La domination des hommes sur la société est un fait indiscutable sur un temps très long. Le XXe siècle sera celui des luttes pour la conquête de droits nouveaux : si le droit de vote sera l’objet de toutes les attentions, il n’est cependant pas le seul, les droits économiques et sociaux étant aussi réclamés par les femmes.  

Mais, le combat pour l’obtention du droit de vote et d’éligibilité est celui qui ressort dans de nombreux documents d’archives. De ce point de vue, les décennies 1920 et 1930 sont les plus intéressantes, avec par exemple la personnalité de Berthe Fouchère, institutrice et femme de gauche, qui verra sa carrière entravée par ses prises de positions féministes.  

Si, dès 1945, la Nièvre élit une femme, la communiste Germaine François, à la députation, l’accession aux postes à responsabilité est un très long chemin. En effet, localement, le nombre de femmes conseillères municipales est très peu élevé (moins de 5 % en 1949 dans la Nièvre) et deux sont maires. Par conséquent, elles ne sont que très rarement candidates à des élections au Conseil général : la première femme élue est le docteur Marguerite Fié en 1964, qui succède à son père, le docteur Arsène Fié, ancien député de la Nièvre, élu dans le canton de Saint-Amand-en-Puisaye depuis 1907... Et la deuxième femme élue sera Paule Saury, dans le canton de Châtillon-en-Bazois, qui succède à son mari, Pierre, brutalement décédé en décembre 1973. À la fin du XXe siècle, seule une femme, Bernadette Larrivé, siège au sein du Conseil général de la Nièvre. Et, il faudra attendre décembre 2012 pour qu’Anne-Émery Dumas soit la première femme élue sénatrice de la Nièvre.

1 · Une duchesse à la tête du Nivernais

À la mort de Charles de Clèves, comte de Nevers de 1506 à 1521, son jeune successeur François n’a que cinq ans. Afin d’assurer la gestion du comté, le roi de France, François 1er (1515-1547), donne le droit de garde à sa mère Marie d’Albret (1491-1549). Prenant le titre de comtesse de Nevers, elle dirige le Nivernais pendant la minorité du jeune comte et même au-delà, celui-ci étant plus préoccupé par les guerres d’Italie que par la gestion de ses terres. Au Moyen Âge ou à l’Époque moderne, si une femme peut être à la tête d’un fief par succession ou en cas de régence, elle doit généralement nommer des hommes comme officier pour gérer la seigneurie au quotidien ou diriger les armées ; à ces postes, il est très rare que des femmes soient présentes. Sous la régence de Marie d’Albret, le comté devient duché en 1539. Ses deux lettres aux conseillers de la chambre des comptes témoignent de cette évolution ; on peut également noter dans la deuxième lettre que la signature devient simplement « Marie ».  

2 · Berthe Fouchère (1899-1979), la Rebelle

Après la Grande Guerre, Berthe Fouchère est institutrice dans la petite commune de Poil. Au tout début de la décennie, âgée d’une vingtaine d’années, elle est surnommée la Rebelle. Tout est déjà dit dans ce qualificatif pour cette ardente militante de gauche, socialiste puis communiste, et qui exprime dans ses lettres ses convictions féministes. Certes, le droit de vote pour les femmes est nécessaire dans un bref délai mais ses revendications portent également sur l’égalité « civile et économique », cette dernière étant « essentielle à tous points de vue puisque c’est sa réalisation, seulement, qui rendra la femme indépendante ».

3 · Deux Nivernaises candidates aux élections municipales de 1929

Sur cette liste du Parti communiste présentée en mai 1929, on relève, en 7e position, le nom d’une femme, Jeanne Fouchet. Pour cette même élection, à Fourchambault, une autre femme, ouvrière d’usine, est également présente sur la liste de ce Parti. Si c’est une première dans la Nièvre, ce n’est pas le cas au niveau national. En effet, au scrutin municipal précédent de mai 1925, les communistes avaient déjà présenté des femmes dont certaines avaient été élues (en particulier en région parisienne). N’étant ni électrice, ni éligible, leur élection fut ensuite invalidée par des décisions judiciaires.

4 · Les femmes durant le Front populaire (1936)

L’implication des femmes est de plus en plus marquée après 1934 et culmine au moment du Front populaire. Sur cette affiche est annoncé un grand rassemblement parisien du Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme. Dans la Nièvre, le Comité de Nevers, dirigée par Mme Audin, est le plus actif. Ces revendications portent sur « l’extension et l’amélioration des lois sociales et surtout pour les droits politiques des femmes ».

5 · Les femmes et la paix

Ce rapport de police mentionne la venue d’une oratrice, Manon Rodde, du Comité national des femmes contre la guerre et le fascisme. Alors que la situation internationale est tendue, les femmes veulent montrer leur attachement au maintien de la paix. L’autre intervenant de ce meeting, Léon Dagain, sera élu député socialiste de la Nièvre entre 1945 et 1958.

6 · Le vote des femmes, enfin…

Cet article sur le vote des femmes est le premier à avoir été publié dans la presse nivernaise. Son auteur rappelle que la France a été très en retard sur cette question. Mais, du fait de la conduite des femmes durant la guerre, cette décision prise en avril 1944 était plus que justifiée.

7 · Les premières élections d’après-guerre (1945)

Le journal L’Émancipateur est l’organe de presse du Parti communiste. Fin avril-début mai 1945, se déroulent les premières élections municipales depuis la Libération du territoire, celles où les femmes exercent pour la première fois leur droit de vote et d’éligibilité. Fin avril-début mai 1945, se déroulent les premières élections municipales depuis la Libération du territoire, celles où les femmes exercent pour la première fois leur droit de vote et d’éligibilité. Un tiers de cette liste, présentée pour la ville de Nevers, est composé de candidates : Germaine François, l’une des chefs du Parti communiste, espère alors que la parité sera complète lors du prochain scrutin. Il faudra attendre beaucoup plus de temps pour que ce souhait se réalise…

En octobre 1945, Germaine François sera élue députée de la Nièvre.  

8 · La représentation des Nivernaises élues en 1949

Suite à une demande gouvernementale, un état des lieux de l’activité politique des femmes est établi. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 2 femmes sont maires, les 310 autres maires étant des hommes… Mais, ce chiffre insignifiant, presque anecdotique, est à mettre en relation avec le nombre d’élues au sein des Conseils municipaux : 111 soit moins de 5 % de l’ensemble des élus. Aucune femme n’est alors conseillère générale : il faudra attendre 1964 pour que le docteur Marguerite Fié, prenant la succession de son père, le docteur Arsène Fié, soit élue dans le canton de Saint-Amand-en-Puisaye.

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