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Les femmes durant la Grande Guerre (1914-1918) : une mobilisation active à l’arrière

Affiche de l’Œuvre nivernaise du Tricot du soldat. 1Fi 311.

À l’arrière des fronts, les Nivernaises ont participé à ce conflit dont la durée et l’intensité ont bouleversé la société dans son ensemble.  

Au sein de la cellule familiale, devenues « chef de ménage », dénomination normalement dévolue à leurs maris, elles les ont en partie suppléées, non sans difficultés notamment à la tête d’exploitations agricoles, nombreuses dans ce département rural.  

Elles vont aussi s’occuper, encore plus qu’avant, de gérer au quotidien la vie de famille, avec pour certaines des difficultés financières et pour d’autres une vie personnelle bouleversée par la disparition d’un mari.

Longtemps, le rôle des « munitionnettes », ces femmes travaillant dans les usines d’armement, a été mis en avant. Pourtant, si cette implication est indéniable, elle n’en est finalement pas la plus importante. Ainsi, de nombreuses institutrices ont suppléé les hommes dans les classes de nombreuses écoles. Et, surtout, les femmes nivernaises ont eu un rôle essentiel au sein de multiples associations créées pour organiser l’aide et le secours aux hommes mobilisés : réalisation de lainages à envoyer aux soldats du front, aide aux soldats de passage dans la Nièvre ou encore des apports financiers par des quêtes et des dons.

Dans le domaine de la santé, et notamment par l’intermédiaire de la Croix-Rouge, les femmes ont rejoint les nombreux hôpitaux temporaires créés dans le département, que ce soit comme infirmières ou personnel de service.  

La guerre s’est certes gagnée sur les fronts mais aussi grâce à l’arrière : la mobilisation des femmes en a été un facteur important.

1 · Au service de l’administration

Par cette lettre du 31 août 1914 et alors que la guerre est déclarée depuis un mois, Marie Roblin, ancienne institutrice, devenue employée au sein de l’usine Pécard de Nevers, offre ses services à la préfecture de la Nièvre en arguant de ses compétences en langues étrangères.

2 · Au service des blessés

Dès les premiers mois du conflit, des cartes postales et photographies représentent des soldats blessés et soignés au sein d’hôpitaux temporaires, dans les grandes comme dans les petites villes nivernaises, à Nevers et Tannay. Durant la guerre, quarante communes nivernaises accueillent, sur des périodes plus ou moins longues, des hôpitaux temporaires. Des centaines de femmes, infirmières et personnel de service, vont être au service des blessés, notamment au sein de l’Association des Dames françaises.

3 · Pallier l’absence à la campagne

L’absence des hommes est préjudiciable dans tous les secteurs économiques et en particulier dans les exploitations agricoles. Les courriers d’octobre 1915 et d’avril 1917 témoignent des difficultés d’un « certain nombre de fermières dont les maris sont mobilisés » : des prisonniers de guerre peuvent être la solution pour pallier le manque d’hommes mobilisés.

4 · Le recrutement des ouvrières

L’absence des hommes est préjudiciable dans tous les secteurs économiques et en particulier dans les exploitations agricoles. Les courriers d’octobre 1915 et d’avril 1917 témoignent des difficultés d’un « certain nombre de fermières dont les maris sont mobilisés » : des prisonniers de guerre peuvent être la solution pour pallier le manque d’hommes mobilisés.

5 · Le permis de conduire

Ce certificat de capacité, ancêtre du permis de conduire, est délivré à une femme, mobilisée au sein du Groupement automobile de la 8ème Région militaire. Le certificat de capacité pour conduire une automobile est obligatoire en France depuis un décret de 1899. Ce décret dispose ainsi qu’un examen est obligatoire pour obtenir le certificat et que la photo du conducteur doit être apposée sur le document.

6 · La diversité de la main d’œuvre féminine

Le journal La Marmite présente, dans cette chanson intitulée « Main d’œuvre féminine », différents métiers exercés par les femmes durant ce conflit. Avec la guerre, les différences de genre s’effacent : dans l’esprit des contemporains les femmes deviennent aptes à exercer des métiers jusqu’alors réservés aux hommes.

7 · L’Œuvre nivernaise du Tricot du Soldat

ette affiche, non datée, de l’Œuvre nivernaise du Tricot du Soldat ne représente aucune femme. Pourtant, ce sont bien elles, épouses, sœurs et mères de soldats, qui sont appelées à donner de l’argent pour cette association créée au niveau national dès l’automne 1914. Le but du Tricot du Soldat est de fournir aux régiments nivernais des « chandails, vareuses, paires de chaussettes, couvre-nuques, paires de gants, passe-montagne, mouchoirs, chemises, caleçons, etc. ».

8 · Un syndicat ouvrier qui se « féminise »

Cette affiche émane du Syndicat des ouvriers métallurgistes de Fourchambault. Constitué depuis la fin du XIXe siècle, ce syndicat d’hommes innove en créant une section de femmes en son sein à la mi-juin 1917 : « Celles-ci auront une organisation à part  comprenant un secrétaire, un trésorier et un comité. Les hommes ne seront pas admis aux réunions
de femmes mais leur syndicat sera affilié à celui des hommes » écrit le commissaire de police au préfet (rapport du 21 juin 1917). Et, en effet, sur l’affiche appelant les ouvrières à se réunir le dimanche 29 juillet 1917 est bien précisé que les hommes ne pourront entrer sans être munis d’une « convocation ».  

9 · Le dévouement des infirmières

Cette œuvre d’un sculpteur espagnol est un hommage au dévouement des infirmières durant la Grande Guerre. Certaines d’entre elles soignaient les soldats blessés à proximité des zones de combats. C’est ainsi le cas de Jeanne Veau (1887-1919), la seule femme dont le nom soit noté sur un monument aux morts nivernais, celui de Chaumard, commune dans laquelle elle était née. Autre exemple, la comtesse Benoist d’Azy, née Marie Jones, originaire de Cincinnati (États-Unis), veuve du comte Benoist d’Azy, reçut la croix de guerre en septembre 1917 pour son dévouement dans un poste avancé sous les bombardements. Comme Mme Veau, elle décéda en 1919 des suites d’une maladie contractée dans l’exercice de ses missions. De nombreuses Nivernaises se sont investies pour aider les blessés qui séjournaient dans les hôpitaux temporaires du département. Après la guerre, certaines d’entre elles sont récompensées pour leur engagement : ainsi, en octobre et novembre 1920, Mme Beaufils, veuve de l’ancien maire et conseiller général de Clamecy, et Mme Renard, épouse du député de Clamecy, reçoivent la médaille de bronze de la Reconnaissance française pour leur rôle d’infirmières bénévoles dans les hôpitaux de la ville.

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