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Les femmes au sein du foyer

Carnet de la cuisinière, 1928. Fonds Jaillet, 176J.

Il est difficile de trouver des archives témoignant de la vie quotidienne des Nivernaises ; par ailleurs, les écrits de femmes sur leur vie – notamment des journaux intimes – sont rares. Néanmoins, les cartes postales anciennes peuvent apporter des éléments précieux, même si celles-ci véhiculent d’indéniables clichés tant les choix du photographe ont été guidés par le goût du pittoresque. Que ce soit dans les campagnes ou dans les villes nivernaises, c’est surtout l’iconographie qui permet de révéler les multiples tâches auxquelles sont assignées les femmes.

Sans surprise, on retrouve les femmes en train de s’occuper des enfants, à la maison ou en promenade. Un grand nombre de tâches de la vie quotidienne sont également présentes, sans forcément en faire le sujet principal de la carte postale, qu’elles s’occupent de laver le linge dans les petits cours d’eau, dans les rivières ou dans la Loire, qu’elles fassent les courses sur les marchés ou dans les innombrables petits commerces, etc.  

À partir des années 1920, les publicités insérées dans la presse locale renvoient pleinement les femmes à ces tâches ménagères.

D’autres archives du début du XXe siècle témoignent que ce sont bien les femmes qui « tiennent » les cordons de la bourse du ménage et qu’elles sont celles qui s’occupent de nourrir celui-ci ; des articles de presse au sein de la prochaine thématique sur les femmes et le travail le confirment d’ailleurs.  

Mais, pour autant, le Code civil de 1804 soumet juridiquement les femmes au chef de ménage, statut auquel elles ne peuvent prétendre sauf si elles sont devenues veuves. Le paradoxe est donc étonnant : il faut que les hommes disparaissent physiquement pour que la réalité apparaisse.

1 · Les femmes au quotidien

Ces cartes postales illustrent quelques tâches dévolues aux femmes : élever les enfants, se rendre au marché pour y faire les courses, laver le linge. On pourra noter sur la carte postale concernant les lavandières l’ironie de l’intitulé « Bureau des Faits divers ». La carte postale prise dans le lit de la Loire est également intéressante puisqu’elle montre la promenade d’une famille bourgeoise accompagnée par une servante, assez rarement représentée.

Les femmes au foyer sont plus particulièrement chargées des dépenses du ménage. Pour les aider, des carnets ont été créés à leur intention. Le premier est un carnet mensuel (mars 1928)  offert par les commerçants : à l’intérieur, on peut noter la nature des achats et les dépenses quotidiennes. Mais, si ce carnet est gratuit, c’est parce que de nombreuses publicités sont publiées à l’intérieur (pour du chocolat, de la confiture, des vêtements, etc.). Le Livre de Compte de la Femme Économe, conçue justement par une femme, Paulette Bernège (1896-1973), a eu un très fort tirage dans les années 1930, signe de son succès.

2 · Les publicités, refuges de clichés sexistes  

La publicité véhicule une galerie assez saisissante de clichés sexistes et cela depuis fort longtemps. La plus ancienne publicité sélectionnée date de 1888 (celle pour l’extrait d’eau de Javel). Par la suite, rien ne change, bien au contraire, puisque, les pages publicitaires devenant de plus en plus conséquentes dans les journaux, les femmes sont de plus en plus montrées comme étant de parfaites femmes au foyer, s’occupant de la vaisselle, de la cuisine, du linge, etc. Et, lorsqu’il s’agit de faire la publicité pour l’utilisation de l’électricité dans les cuisines, si ce sont les femmes qui sont représentées sur les photographies, ce sont des hommes qui témoignent de cette nouveauté technologique… qu’ils ne doivent guère utiliser. Les journaux départementaux les plus diffusés leur « offrent », une fois par semaine, une page entière au titre explicite : c’est ainsi le cas du Paris-Centre avec la rubrique « La femme, l’enfant, le foyer » puis avec le Journal du Centre avec « Secrets de femmes » (rubrique qui ne disparaît qu’au début de la décennie 1970).

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