Le fonds des archives du château de Chamenay, à Garchizy, couvre la période allant du XVIe à la fin du XXe siècle. Il a été déposé par la famille d'Ortho aux Archives départementales de la Nièvre le 31 juillet 2013 et est conservé sous la cote 137 J.

Ce fonds est surtout composé d'archives familiales et de photographies, accompagnées de quelques objets, rassemblés par certains membres de la famille mais principalement par Gérard d'Ortho, érudit passionné d'histoire locale.

C'est Ursule de Rosnay de Villers qui a acheté le domaine en 1835 à la mort de son époux. Chamenay appartient aujourd'hui encore à la famille, transmis par cette aïeule, Ursule, de mère en fille jusqu'à Marthe, l'épouse de Gérard d'Ortho (1902-2009) qui l'a lui-même légué à ses enfants.

Quelques fortes et originales personnalités transparaissent parmi les ancêtres, au cours des diverses générations, telle Ursule de Rosnay de Villers (1767-1842) qui, jeune épouse prise dans la tourmente révolutionnaire, contrainte de fuir avec ses deux toutes petites filles, parvient enfin à retrouver son mari, officier émigré en Suisse. A la fin de sa vie, elle laisse à ses descendants le récit émouvant de ses aventures.

Helène de Grand Boulogne, sa petite fille, férue de généalogie a quant à elle constitué de nombreux dossiers qui pourront aider tous les généalogistes s'intéressant à l'ancienne noblesse nivernaise.

Son mari Léon, de son côté, fabriquait pour leurs petits enfants de magnifiques albums pleins de couleur, qu'il réalisait à l'aide de collages divers (papiers peints, coupures de presse, images et gravures, dessins, aquarelles, photographies).Tous les deux ont également laissé un grand nombre d'agendas où ils ont consigné leur vie quotidienne, leurs réflexions ou leurs états d'âme.

Edmond d'Ortho, le grand-père de Gérard, ayant consacré sa jeunesse aux grands voyages, a séjourné de 1843 à 1845 à l'île Bourbon et en a ramené, à travers son journal et sa correspondance, un témoignage touchant concernant l'esclavage. Doué d'un certain talent littéraire, il a par la suite beaucoup écrit, faisant part de ses peurs et de ses rejets relatifs aux temps modernes, notamment à l'industrialisation et à l'utilisation des machines à vapeur.

Marthe d'Ortho, la mère de Gérard d'Ortho, infirmière volontaire pendant la guerre de 1914-1918, s'est consacrée avec courage et dévouement aux nombreux blessés victimes de cette guerre.

Gérard d'Ortho enfin, parti à l'âge de 19 ans en Tunisie avec une solide formation lui ayant permis de prendre la direction de grands domaines agricoles, y subit un attentat en 1938, alors qu' il y existe des foyers de rébellion. Par la suite, il fut aussi directeur général du domaine de Sidi Salem, en Algérie.

C'est une multitude de portraits et de situations qui se dessinent à la lecture de tous ces documents variés ayant heureusement traversé les siècles pour nous parvenir.

Pour terminer, une collection de plaques photographiques en verre, certainement réalisées par Henry d'Ortho, le père de Gérard, illustre joliment ce fonds.

A noter : Tous les documents ayant été annotés au crayon feutre ou au stylo sont du fait de Gérard d'Ortho et non des Archives départementales de la Nièvre.