Châteaux de Brain (Decize)

Déplier tous les niveaux

Cote/Cotes extrêmes

122 J 1 - 122 J 70

Date

1462-1920

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Archives départementales de la Nièvre

Description physique

Six pièces parchemin. Un registre parchemin. Quatre-cent huit pièces papier. Une pièce papier imprimée. Cachets de cire apposés. Une relique tissu.

Origine

Châteaux de Brain (ville de Decize)

Producteurs : Seigneurs et châtelains de Brain

Biographie ou Histoire

Deux châteaux ont co-existé en la terre, justice et seigneurie de Brain. D'abord le vieux manoir, toujours dressé sur ses terres malgré cinq siècles d'existence. Enfin, un château plus moderne et plus vaste, construit en 1848 pour l'industriel Boygues et détruit en 1991.

La paroisse Saint-Privé de Decize fusionne avec celle de Brain, dont l'église toujours utilisée en 1730 accusait déjà ruine lors de sa vente comme bien national. En 1780, le curé dénombrait 245 adultes et 122 enfants vivant à Saint-Privé pour 93 adultes et 33 enfants à Brain.

Après avoir connu deux lignées de seigneurs par le sang, le fief de Brain et d'autres terres secondaires sont vendus en septembre 1754 à François Nicolas Bricault, après que le seigneur Rosticelly en a été dessaisi par voie de justice. Condamné aux galères pour avoir voulu retourner les causes de son malheur contre un honnête sergent, Jean Rosticelly mourut au cours d'un long exil volontaire.

Le décret de vente stipule que le fief de Brain comprend le manoir et tous droits inhérents ainsi que les biens fonciers et bâtis, comme la terre de Clos-Morin. Mais aussi une chapelle voutée couverte du tuile, qui peut être l'église de Brain ou la chapelle funéraire des maîtres des lieux. Le tout est assis à Champvert, Decize bien sûr, Saint-Léger-des-Vignes et Sougy-sur-Loire.

Parisien avant tout, le capitaine Bricault se devait d'engager un suppléant pour gérer son placement. Il engagea un homme natif du département de la Loire.

Monsieur Peurrière a souvent réclamé en vain la visite de son maître mais il dut souvent aussi se débrouiller seul. Les réponses de Bricault n'ont hélas pas été conservées, mais les courriers de M. Peurrière suffisent à comprendre les affaires traitées.

Quelques thèmes sont récurrents : le château s'agrandit de quelques annexes agricoles comme une nouvelle laiterie et des écuries. Le projet de revendre Brain est avorté. Les travaux agricoles et le climat local sont de première importance. Peurriere rend compte aussi des tarifs pratiqués pour les droits d'octrois, les bestiaux ou le blé, comme une sorte de mercuriale.

On apprend aussi les affaires des domestiques. Une servante semble particulièrement appréciée du maître et il faut donc composer avec elle.

On fournit la pierre des carrières de Brain pour les travaux du pont de Decize. La révision d'un terrier voisin entraîne des querelles d'intérêts avec le voisinage. Chacun cherche les preuves qui l'avantagent.

Des vols au couvent des Minimes ou dans les propriétés voisines réveillent les peurs. On alerte la milice locale pour battre la campagne. La misère frappe le pays et les petites gens souffrent des assauts de la faim.On mélange son et avoine.

On laisse parfois courir les créances, mais lorsque l'huissier se présente, il faut courir aux champs pour récupérer au mieux son dû et cacher le grain au grenier du château.

La correspondance prédominante du régisseur est à mettre en parallèle de celle que le capitaine Bricault a reçu de ses relations. Ce sont des achats de parfumerie ou de vaisselle, mais aussi nombre d'affaires en lien avec le fief, ou des conseils au seigneur, plus osés et plus risqués. Un des proches de Bricault souligne ainsi que Peurriere n'a pas toujours tenu ses troupes : il paroit que la vie que l'on mène dans votre maison ne vous est pas avantageuse. Et que vous interest et votre cave en souffrent. L'homme que vous avez la et qui est le plus honnête homme du monde n'est pas le maître comme vous scavés. Il seroit à souhaiter pour vous qu'il le fut en entier...(lettre de Godard, 3 octobre 1771).

La révolution a passé et les seigneurs de l'Ancien Régime se sont embourgeoisés. Bricault s'est séparé de Brain pour 80 000 livres le 15 thermidor an II. Jean Arnecy revendit le tout l'an IV au sieur Remy. Six ans plus tard, Remy s'en défaisait au profit de Chassepot de Beaumont. L'affaire fut cédée enfin le 15 avril 1802 à la dame Bernard.

Brain changera quatre fois de maîtres en huit années. La veuve Bernard a longtemps conservé son bien (il est préférable désormais de parler de domaine) avant de s'en dessaisir en juillet 1835.


Le vieux château est compris dans la vente de 1835, ainsi que les domaines de La Cour, Foire de Brain, La Planche-Mandé et Thault, les carrières de pierres blanches et les carrières à chaux. Les carrières sont fort appréciées par M. Boygues pour son industrie.

Les dernières pièces complétant les archives de l'ancien château nous sont arrivées des Boygues, en particulier Guillaume Boygues dit Émile. Les archives ont rejoint le château de bourgeois construit pour l'industriel en 1848.

Guillaume Emile Boygues exercera dans les ambassades d'Autriche, de Hongrie et d'Italie. Cofondateur des usines de Fourchambault avec son frère Louis, il fut aussi chef de la garde nationale de Decize et conseiller municipal, membre du bureau de bienfaisance.

Exploitant émérite de sa ferme de Brain, il reçut de nombreux prix pour récompenser le plus beau troupeau de vaches, les fermiers les mieux arrangés, le meilleur bélier et la meilleure toison, l'exploitation la mieux dirigée et la ferme la mieux tenue. La famille Boygues possédait encore le château en 1928.

Histoire de la conservation

Les archives ont longtemps été conservées dans le vieux manoir avant de suivre les Boygues dans leur nouvelle demeure. Lors de sa destruction, la bâtisse fut vidée de son contenu et les archives vouées à la destruction.

Elles ont été heureusement conservées par un particulier jusqu'à l'été 2010.

Modalités d'entrées

Entrées extraordinaires. Acquisitions 2011-2012.

Confiées en plusieurs lots complémentaires par leur dernier propriétaire conséquemment à notre campagne de numérisation des fonds privés, ces archives nous ont ensuite été proposées à la vente.

Présentation du contenu

La noblesse du Nivernois est souvent envisagée à travers le prisme de ses grandes familles. Lorsque nous recevons les chartes de ces maisons, c'est un pan entier de l'histoire d'une contrée qui peut se dévoiler. Plus rares sont les fiefs de moindre importance offrant leur patrimoine écrit au plus grand nombre, qui plus est lorsque ce patrimoine est resté dans les mêmes familles des siècles durant. Les archives des châteaux de Brain entrent dans cette catégorie.

Certains des maîtres de Brain ont regroupé pour leur usage propre des actes produits par leurs prédécesseurs avec ceux qu'ils ont eux-mêmes entérinés, c'est pourquoi des dossiers ou des liasses du fonds de Brain couvrent des périodes très larges. D'autres titres sont les copies d'originaux parfois antérieurs de plusieurs siècles, mais l'intérêt de ces dernières est d'autant plus grand lorsque les originaux ont disparu.

Seigneur de Brain avant la Révolution mais parisien avant tout, le capitaine Bricault se devait d'engager un suppléant pour gérer son investissement en terre nivernaise, il engagea donc un régisseur, étranger à la région car natif de la Loire. La correspondance envoyée par le régisseur Peurrière est revenue au château et constitue désormais une des pièces maîtresses du fonds. Nous ne possédons pas les réponses de Bricault mais elles transparaissent dans les lettres du commis.

Guillaume Boygues affichait une grande ferveur religieuse. Plusieurs reliques authentiques proviennent de ce catholique convaincu. Une sorte de reliquaire garde même un fil du vêtement de la bienheureuse Anne Marie Taigi (1769-1837), célèbre visionnaire italienne.

Évaluation, tris et éliminations, sort final

Ces quatre-cent-dix-sept pièces d'archives remontent aux antiques seigneurs Pioche.

Certaines minutes sorties jadis des études de notaires à Decize ont réintégré notre minutier car il s'agissait de documents publics, conformément aux textes régissant les archives en France. On les trouvera reférencées parmis les sources complémentaires.

Mode de classement

Les deux châteaux de Brain ont été choisis pour matières générales, et à chacun d'eux ont été rattachés les producteurs et propriétaires d'archives selon les territoires concernés et l'objet des documents soumis.

Conditions d'accès

La correspondance a été retirée de la communication en raison de sa fragilité (cachets de cire) et des risques de mélange. Certaines lettres non millésimées ont demandé une recherche approfondie et difficile.

Le reste du fonds est libre d'accès.

Existence et lieu de conservation de copies

Seul le premier lot a bénéficié d'une numérisation en interne de l'ensemble de ses pièces. L'ajout d'un supplément a obligé à une refonte de l'ensemble qui a bouleversé la cotation initiale.

Seule la correspondance gardée par le capitaine Bricault et quelques autres pièces sont restées accessibles dans leur intégralité en tant que documents numériques. En raison de la fragilité des cachets qui l'accompagnent, les lettres originales concernées sont retirées de la communication.

Documents en relation

Les minutes sorties du 122 J sont consultables  sous la cote 3 E 83. Il était nécessaire de les réintégrer au minutier de Decize ; certaines de ces minutes ont été retirées de la communication, à cause de leur mauvais état.

 

La région de Decize étant limitrophe du Bourbonnais, il est conseillé de consulter les fonds des Archives départementales de l'Allier qui renferment peut-être des sources complémentaires à ce fonds.

Département du Puy-de-Dôme (Auvergne).

Cote/Cotes extrêmes

122 J 63

Date

1811

Description physique

Pièce papier.

Présentation du contenu

Commune de Randon, constitution de rente Enjolbert contre les sieurs Beaugern Debert et Vidal : reçu.