L'abbé Jean-Baptiste Rameau, aumônier à la prison de Nevers, a créé le 21 juin 1882 l'asile Notre-Dame de Lourdes, pour accueillir les jeunes filles sortant de prison. Tenu par les sœurs de Marie-Joseph, le "Refuge" comme l'appelaient les Nivernais, quitta en 1885 la rue des Moulins pour s'installer 70 rue Sainte-Valière, dans l'ancien château de la Motte-Carreau, appartenant alors au Comte de Maumigny. Petit à petit, cette fonction d'accueil s'est étendue à d'autres enfants.

En 1911, après le départ des sœurs, l'abbé Rameau confia la direction à Mademoiselle Hortense Bourgeois qui poursuivit l'Œuvre jusqu'à sa mort en 1963. Pendant toutes ces années, la vie quotidienne fut très difficile ; l'orphelinat manquait de tout, les locaux étaient en très mauvais état. La générosité de donateurs, connus ou anonymes, sauva à plusieurs reprises Mademoiselle Bourgeois de situations financières critiques.

L'Œuvre familiale Notre-Dame de Lourdes accueillait les orphelines et les cas sociaux jusqu'à l'âge de 21 ans. En 1939, la directrice, que toutes les pensionnaires appelaient "Maman", créa sa propre école qui fonctionna jusqu'en 1960. En plus de cet enseignement scolaire, les enfants recevaient une formation chrétienne et ménagère avant d'être placés dans des familles.

À la mort de Mademoiselle Bourgeois, c'est Mademoiselle Argaillot, dite "tante Suzanne" qui prit la suite.

Le manque de moyens obligea toute l'équipe éducative et le Conseil d'administration de l'Œuvre familiale à faire une demande d'agrément auprès de la D.D.A.S.S. Après d'importants travaux de modernisation, le "foyer d'accueil mixte Mademoiselle Bourgeois" fut inauguré le 3 février 1979. Il permettait d'accueillir 30 enfants de 3 ans à 14 ans pour les garçons, et jusqu'à 21 ans pour les filles.

Don

Ce petit fonds remis en don, comporte quelques documents anciens concernant l'abbé Rameau, l'asile Notre-Dame de Lourdes, la rue Sainte-Valière, Mademoiselle Bourgeois et les enfants secourus. Il permet de reconstituer l'historique de l'Œuvre, de suivre ses difficultés et de comprendre son évolution au cours des années. Nous percevons aussi les personnalités fortes de l'abbé Rameau et de Mademoiselle Bourgeois, qui a marqué 50 ans de la vie de l'orphelinat. Cet ensemble fait revivre cette Œuvre généreuse qui a donné une famille et une éducation à des dizaines d'enfants.

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