Versements de la Préfecture entre 1895 et 1953.

Mines

L'exploitation des mines au XIXème siècle est fondée sur la loi du 21 avril 1810 qui fait la distinction entre la propriété du sol et celle du sous-sol, attribuée au bénéficiaire d'une concession minière qui peut être accordée par l'Etat à un particulier ou à une société.

Divers types de documents découlent de cette législation : des permis de recherche pour vérifier l'existence de gisements, des concessions d'exploitation, des redevances des mines payées par le concessionnaire aux propriétaires des terrains auxquelles s'ajoutent les indemnisations en cas de dommages causés par l'exploitation de la mine. Enfin l'administration exerce un droit de contrôle sur les exploitations minières, visite les installations afin de prendre les mesures nécessaires pour éviter les accidents. La protection des mineurs fera l'objet de plusieurs textes réglementaires, le principal étant en 1890 la création d'un corps de délégués mineurs élus par les ouvriers.

Dans la Nièvre, les ressources du sous-sol ne sont désormais plus exploitées. Dans le Morvan, divers minerais et minéraux constituaient de petits gisements dispersés. C'est ainsi qu'il y avait du plomb argentifère à Chitry-les-Mines, du plomb à Saint-Didier, Alligny-en-Morvan, Glux-en-Glenne. Des gisements aurifères ont même été signalés à Saint-Didier et Dun-sur-Grandry, des traces de manganèse trouvées vers Poussignol-Blismes. Des sondages ont été effectués et des échantillons prélevés. Quelques demandes d'autorisation en gardent le souvenir.

Le minerai de fer fut l'une des principales richesses de la Nièvre et il a été exploité tout au long du XIXème siècle : il était accessible par simple décapage ou à faible profondeur. La teneur en fer est faible, il est donc de qualité variable mais souvent médiocre. Les « principales minières » sont décrites par Gillet dans l'Annuaire du département en 1801. Les hauts fourneaux sont construits sur place, grâce à la proximité de l'eau et de la forêt. Vers 1827, on dénombre une quarantaine de mines de fer localisées dans les cantons de Varzy, Donzy, Pouilly-sur-Loire, Moulins-Engilbert, Luzy, La Charité-sur-Loire, Prémery, Nevers, Saint-Pierre-le-Moûtier, Saint-Benin-d'Azy. De nombreuses demandes d'autorisations ou de concessions parfois accompagnées de plans sont conservées. Elles sont classées par communes.

Un important gisement de houille, celui de La Machine, est exploité depuis le XVIIème siècle. Les houillères qui appartenaient à différents propriétaires sont à partir de 1806 reprises par une société anonyme, puis par la compagnie Gargand (1838-1868), enfin par la Société Schneider (1868-1946). La production se modernise et se développe aux XIXème et XXème siècles malgré des conditions d'exploitation difficiles. Les dossiers concernent notamment les délégués mineurs, les divers puits, le chemin de fer privé, les accidents. Mais il convient de rappeler que les Archives départementales conservent aussi les archives propres de l'entreprise (sous-série 26 J), source d'une extrême richesse pour la connaissance de l'économie locale et l'histoire des techniques.

Des carrières importantes sont exploitées pour les matériaux de construction : ainsi à Corbigny, Epiry, Moulins-Engilbert, Fléty notamment (granit, porphyres, schistes), à Champcelée à Suilly-la-Tour, Lormes, Chevroches (calcaire). Des carrières de kaolin existent à Livry et Saint-Pierre-le-Moûtier. Ponctuellement, des carrières de pierres sont ouvertes pour paver les routes nationales (Saint-Révérien) ou localement pour l'entretien des chemins vicinaux d'une commune. On exploite une tourbière à Arleuf (1904), de l'ocre à Arquian. Un dossier signale la recherche de carrières pour extraire des meules pour les couteliers et taillandiers. Enfin, l'utilisation d'appareils à vapeur et l'exploitation des carrières qui nécessite l'emploi d'explosifs ont donné lieu à des autorisations spécifiques et à une surveillance particulière.

Dans ce domaine encore, on ne peut que constater la faiblesse numérique des documents de la première moitié du XXème siècle.


Energie électrique

Le transport et la distribution d'énergie électrique doivent retenir l'attention parce que leur importance est grande tant pour le développement industriel que pour la vie quotidienne des habitants. Une loi de 1923 prévoyait l'électrification des campagnes.

La production d'énergie est peu concernée ici car le barrage de Pannecière et la centrale hydroélectrique n'ont été construits qu'à partir de 1949. Les barrages du Crescent (Marigny-l'Eglise) et de Chaumeçon (Brassy Saint-Martin-du-Puy) qui datent des années 1930 et 1935 n'ont laissé que quelques documents portant sur l'aménagement des chutes de la Cure.

Les compagnies de distribution électrique sont intervenues dans la Nièvre en grand nombre : Compagnie électrique de la Loire et du Centre, Compagnie hydroélectrique de la Cure, Société anonyme des forces motrices du Centre, Compagnie d'électricité Loire et Nièvre, Compagnie électrique de la Grosne, Compagnie de distribution électrique de la Grosne et de l'Arroux, Compagnie de distribution électrique de la Grosne et du Centre, Société des Houillères du Bassin de Blanzy, Omnium régional d'électricité, Union électrique du Nivernais, Energie électrique Rhône et Jura, Société provinciale d'entreprise, Compagnie du Bourbonnais, Société nouvelle du gaz franco-belge, Société d'électricité du Haut Morvan.

Les demandes de concessions par l'Etat pour l'installation de lignes et la distribution d'énergie aux services publics (communes), ou pour certains établissements industriels (La Machine, Imphy) ont ensuite donné lieu à des enquêtes, des cahiers des charges, des avis et délibérations des conseils municipaux, quelques plans.

Un nombre important de dossiers concernent la traversée des lignes de chemin de fer par le réseau de distribution d'électricité, la plupart comportant des plans.

L'autre partie intéressant l'électrification de la Nièvre est la création de nombreux syndicats intercommunaux : correspondance, enquêtes, emprunts et comptabilité, rapports et arrêtés permettent de mesurer l'effort considérable qui était nécessaire. Tous ces syndicats se sont ensuite regroupés en un syndicat départemental (le S..I.E.N., syndicat intercommunal d'électrification de la Nièvre).

1297 W : versement de la DRIRE : Direction générale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement Subdivision de Nevers (1900-1993).

Sous-série 5 K, article 222 : Conseil de préfecture, contentieux entre l'Etat et les entrepreneurs concernant la construction et l'entretien de biens (carrières, mines et forges - forges de La Chaussade, 1813-1822).

Appareils à vapeur :

- NIV 5659 : Ligne à traction à vapeur de Saint-Amand à Saint-Sauveur et tramway électrique d'Avallon à Lormes, commission interdépartementale. Préfecture de la Nièvre. Nevers, 1908

- NIV 1109 : BERTHIAUD (Jean André), Machine à vapeur, une révolution pour l'industrie nivernaise (La). Marteau Pilon (Le) tome II p. 15-26, 1990

- NIV 1109 : DUFFAUT (François), Pierre Chevenard, concepteur et constructeur d'appareils de laboratoire. Marteau Pilon (Le) tome XIV p 61-68, 2002

- NIV 1109 : GAY (Jacques), Premières machines à vapeur et leurs implications matérielles et humaines (Les). Marteau Pilon (Le) tome XI p 29-44, 1999

- US 37 : LOUGNON (Jacques), CIVADE (René), Du haleur à la vapeur ... au fil de la Loire et de l'Allier. Bulletin de la Société Nivernaise des Lettres Sciences et Arts, vol 42 p 147-152. Congrès de la Fédération des sociétés savantes. Nevers, 1993

- NIV1083 : WILLIAMSON (H-E), Bateaux à vapeur sur la Loire (Les), 1822-1852, 1986


Energie électrique :

- NIV 2715 (1) : sous la direction de CARON (François), CARDOT (Fabienne) pour le tome 1 ; sous la direction de LEVY-LEBOYER (Maurice), MORSEL (Henri) pour le tome 2. Histoire de l'électricité de France, t. 1 : 1881-1918 ; t. 2 : 1919-1946. Fayard. Paris, 1994.

- NIV 1122 (1 et 2) : EDF-GDF, Mémoire écrite de l'électricité et du gaz : les archives des anciennes sociétés. 2 t. , 1990 et 1991. Blois, 1990

- MS 303 : BARREAU (Elisabeth), L'électrification du Nivernais : le rôle particulier de trois sociétés, Continental Edison et ses filiales, Electricité Loire et Nièvre et Union électrique du Nivernais : 1890-1945. Maîtrise Histoire, Paris, 1998


Mines de fer :

- NIV 7086 : BOUTHIER (Alain), Données nouvelles sur l'utilisation du minerai de fer dans le nord-ouest de la Nièvre à l'époque gallo-romaine. Extr. : Mines et fonderies antiques de la Gaule, 1980 p 140-156, 1982

- NIV 9256 : DE VINCK (Alice), Exploitation de minerai de fer en Puisaye (L'). Caracterres, journal du pays de Puisaye-Forterre n° 7 p 2, 2005

- NIV 1094 : GABARD (Claudius), CARNAT (Jean-Louis). Le fer en Nivernais, âge d'or et déclin, XVII XIX ee siècles. Nevers, C.D.D.P., 1987, 121 p. et annexes.

- NIV 2817 : LEFRANC (Jean-Philippe), Portage du minerai de fer et du charbon de bois à dos de mulet au XVIII e siècle et ses inconvénients (Le). p 135-146, 1992

- US 37 : MIROT(Léon), La famille de Bèze et l'exploitation minière en Nivernais au seizième siècle. Bulletin de la Société nivernaise des Lettres, Sciences et Arts n°20, p. 251-272.

- NIV 1109 : THUILLIER (Guy), Un exemple de calcul économique : la valeur de la mine de La Machine en 1838. Marteau Pilon (Le) tome XV p 37-44, 2003


Autres mines :

- NIV 1196 : GRISOT (Alain-Noël). La révolution industrielle dans la Nièvre. L'exemple d'Imphy au XIX e siècle. Service éducatif, dossier documentaire n° 9, Pougues-les-Eaux, 1996, 97 p.

- NIV 6091 : MARLOT (Hippolyte), Notice sur la mine de galène argentifère des Moléras, commune de Glux (Nièvre).Impr. Dejussieu. Autun, 1914

- US 37 : ROUBET (L.), Des mines d'argent au pays de Nivernois. Bulletin de la Société nivernaise des Lettres, Sciences et Arts n°7, p. 267-276.

- NIV 1109 : THUILLIER (Guy), Un exemple de calcul économique : la valeur de la mine de La Machine en 1838. Marteau Pilon (Le) tome XV p 37-44, 2003