Cote/Cotes extrêmes
Date
Importance matérielle
Biographie ou Histoire
1. Jean Bugarel
Né le 17 février 1931 dans les Hautes-Pyrénées, il obtient un baccalauréat de philosophie en 1949 puis entame des études supérieures qu'il termine en 1958 : hypokhâgne, khâgne ainsi qu'une licence de lettres modernes. En 1960 il obtient son premier poste comme enseignant, puis devient professeur au lycée Jules Renard la même année. En 1964, il est membre de l'association préfigurant la Maison de la Culture de Nevers qui sera inaugurée en 1971.
Il prend sa retraite en 1991 mais, pour ne pas délaisser l'enseignement, il devient professeur honoraire de ce même lycée où il a enseigné pendant plus de 30 ans. Membre de l'Association Amicale des Anciens Élèves et amis du Lycée Jules Renard depuis plusieurs années, il en devient l'un des vices-présidents en 2004. Selon les informations dont nous disposons sur le fonds, il semble qu'à une date incertaine, les locaux de Jules Renard aient été victimes d'une inondation. Suite à cet événement Jean Bugarel aurait alors sauvé les archives de l'association en les récupérant chez lui.
À l'occasion du centenaire du début de la Première Guerre mondiale, il intègre un comité dédié à sa commémoration et entame la rédaction d'une série d'ouvrages sur l'enseignement dans la Nièvre au début du XXe siècle. Il meurt le 1er mai 2015, avant d'avoir terminé et publié ses travaux. Ses recherches sur le lycée de Nevers ont été mises en ligne et sont accessibles à partir du site internet du Musée Nivernais de l'Éducation (https://museduc.nevers.pagesperso-orange.fr/lycee.htm).
2. Association Amicale des Anciens Élèves et amis du Lycée Jules Renard
Durant de nombreuses années, les membres de l'Amicale ont cru qu'elle était la plus ancienne association d'anciens élèves créée en France. Il aura fallu attendre 2006 pour que les travaux menés par Jean Bugarel permettent aux membres de l'association de mieux comprendre leur histoire.
Les premières sociétés d'anciens élèves ont été fondées sous Louis-Philippe ; la plus ancienne est celle du lycée parisien Henri-IV et date de 1833. Au lendemain de la chute du Second Empire, d'anciens élèves se réunissent sous la présidence d'honneur de l'abbé Lebrun, alors proviseur du Lycée impérial de Nevers, pour fonder l'« Association Amicale des Anciens Élèves du Collège et du Lycée de Nevers ». Cette création reste officieuse quelques années : les statuts de l'association ne seront déposés, et donc la création légalement reconnue, qu'à partir de 1873. Le bureau provisoire à l'origine de ces statuts est présidé par Maurice Bailly. Une fois la naissance actée, l'association est mise entre les mains de son premier président : Victor Mérijot.
L'article 1er de ces statuts pose les bases du fonctionnement de l'Amicale :
« Il existe entre les anciens élèves du collège et du lycée de Nevers une Association amicale qui a pour but :
De resserrer les liens d'amitié et de solidarité qui doivent unir les anciens camarades d'un même établissement et les enfants de la vieille Université ;
De venir en aide aux camarades malheureux qui auraient besoin de sa protection ;
De fonder des bourses et des demi-bourses pour les fils d'anciens élèves ;
Et de décerner tous les ans une médaille d'or à l'élève du lycée de Nevers qui, proportionnellement au nombre de compositions, aura obtenu le plus de nominations dans la dernière année de l'enseignement secondaire, classique ou spécial. »
Est entendu par le premier point : réunir les anciens élèves du lycée de Nevers tel qu'il est en 1873, mais aussi ceux issus de l'enseignement sous ses formes plus anciennes. D'après Jean Bugarel, les ambitions étaient même plus larges que cela : l'association voulait intégrer les fonctionnaires et anciens fonctionnaires des établissements.
Les débuts de l'Amicale furent difficiles, elle devait faire face à des contestations. La raison principale résidait dans sa création sous l'égide d'un abbé, dans un contexte d'anticléricalisme. Malgré cela, elle put fonctionner et, dès le 6 août 1873, la première cérémonie de remise de prix eut lieu. Loin d'être anodine, cette pratique est l'une des actions phares de l'Amicale, qui s'est développée depuis et perdure toujours grâce aux cotisations et dons de ses membres. Le nombre de prix a augmenté, chacun prenant le nom du membre ayant financé sa création.
L'association est reconnue d'utilité publique le 10 mai 1882 mais commence véritablement à croître avec la loi sur les associations de 1901 et la multiplication d'associations similaires. Si elle n'est pas l'amicale d'anciens élèves la plus ancienne, elle est l'une des rares à être née avant cette loi, et à être toujours en activité. Si l'on en croit un échange entre Jean Bugarel et le président de l'Amicale en 2006, Albert Guillet, l'association aurait de nouveau été reconnue d'utilité publique en 1959, sous la nouvelle loi cette fois-ci, la rendant ainsi éligible aux subventions. Pour autant, l'association décide de ne pas en recevoir et de se contenter des cotisations de ses adhérents.
Dans la seconde moitié du XXe siècle, l'Amicale crée une nouvelle filiale à Paris, regroupant ses membres venus vivre dans la région parisienne. D'autres tentatives seront effectuées à Lyon, à Dijon et à Clermont-Ferrand, mais elles n'aboutiront pas.
Dénommée « Association Amicale des Anciens Élèves du Collège et du Lycée de Nevers » à sa création en 1873, l'association change de nom à plusieurs reprises. Le 9 août 1972, est voté un décret modifiant les statuts de l'association ainsi que son nom, qui devient dès lors « Association Amicale des Anciens Élèves du Lycée de Nevers (Jules Renard) ». Ce décret nous informe également que l'association avait déjà changé de nom une première fois, perdant la partie « Collège » de son appellation. Ce changement n'était pas encore effectif au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, mais nous ne disposons pas de sa date précise. Les pièces les plus tardives concernant l'association datent de 2006 et c'est sous ce nom que l'Amicale y est désignée. Aujourd'hui, et depuis plusieurs années, elle perdure sous le nom d'« Association Amicale des Anciens Élèves et amis du Lycée Jules Renard ».
Fiche d'identité de l'assocation
Nom : Association Amicale des Anciens Élèves et amis du Lycée Jules Renard
Date de création : 1873
Siège social : 11 boulevard Saint-Exupéry, 58002 Nevers Cedex.
Objet de l'association : « Elle a pour but d'entretenir les relations d'amitié qui se sont formées au lycée et de venir en aide aux anciens élèves et aux nouveaux sortants. Ses moyens d'actions sont multiples :
- un bulletin d'information ;
- le contact toujours possible avec chaque membre de l'association ;
- l'encouragement par des prix très variés qui récompensent les lycéens les plus méritants tant sur le plan intellectuel que sportif » (d'après la description donnée sur le site de l'association : lyc58-renardfollereau.ac-dijon.fr/index.php/fr/jules-renard/associations/aee-ljr).
L'association est encore en fonctionnement en 2020.
3. De l'ancien au nouveau lycée Jules Renard
La réorganisation de l'enseignement au début du XIXe siècle conduisit à la création d'un collège à Nevers en 1809. En 1859, des travaux considérables sont réalisés et en 1862 le Collège de Nevers devient Lycée impérial. À la chute de l'Empire, le lycée perd son épithète impériale et devient « Lycée de Nevers ».
Au mois d'août 1914, les bâtiments du lycée sont transformés en hôpital militaire. Les discours de distribution de prix de ces années-là sont l'occasion de parler de la guerre, et de faire la liste des défunts. De nombreux témoignages d'élèves rendent compte de cette période. Un monument aux morts est inauguré par le président de l'Amicale des Anciens Élèves, Alfred Massé, pour rendre hommage aux élèves et professeurs ayant perdu la vie durant le conflit.
Dès 1938 règne au lycée un climat de tension lié à l'actualité internationale. En 1939, le professeur Maurice Coppens fait un discours de remise de prix où il revient sur celle-ci, bouleversant ainsi la tradition universitaire qui évitait d'ordinaire d'aborder de tels sujets. Le déclenchement de la guerre mobilise une partie du personnel et le lycée est de nouveau transformé en hôpital militaire, pour les troupes alliées dans un premier temps, puis allemandes dans un second. Jean Bugarel explique que le lycée est un lieu de résistance, passive et active, avec des personnalités telles que Jean-Claude Sallé ou Édouard Harris. L'enseignement ne s'arrête pas durant cette période et de nombreux témoignages d'anciens élèves éclairent une nouvelle fois sur les conditions d'enseignement et la vie durant cette période. L'Amicale marquera un point d'honneur à collecter et diffuser les témoignages des anciens élèves ayant vécu au lycée sous l'Occupation.
La rentrée des classes de l'année 1945 est particulièrement complexe car un bombardement survenu dans la nuit du 15 au 16 juillet 1944 a provoqué la destruction du Lycée de Nevers. Cette reprise se fait donc dans les locaux du Musée Blandin. Cette situation matérielle difficile perdure plusieurs années puisque, si la reconstruction du lycée est mise à l'ordre du jour dès 1945, les discussions n'aboutiront pas avant 1955. Ce n'est donc que le 27 juin 1955 qu'est posée la première pierre de la Cité scolaire du Banlay, au nord de Nevers, cérémonie symbolique marquant le début des travaux. Il faudra attendre 1958 pour que le Lycée rouvre dans des conditions normales. Depuis cette date, les travaux n'ont jamais véritablement cessé : construction de nouveaux bâtiments, réaménagement et transformation d'autres locaux ou encore déménagements des bureaux.
L'année 1977 amène avec elle une question importante : la destruction des bâtiments subsistant de l'ancien Lycée. Les avis sont divergents mais de nombreux anciens élèves, notamment au travers de l'Amicale, vont manifester leur opposition à cette destruction, considérant ces bâtiments comme faisant partie du patrimoine historique et culturel de la ville. Le débat sera houleux jusqu'en 1982, date à laquelle les partisans de la préservation l'emportent pour de bon.
Une période de l'histoire du Lycée est charnière pour son identité : les années 1875 à 1882. C'est la période durant laquelle Jules Renard est élève au Lycée. Son œuvre majeure, Poil de Carotte, roman autobiographique, nous narre cette scolarité. En 1909, la cérémonie annuelle de remise de prix est marquée par sa présence et par son discours adressé aux élèves du Lycée, auxquels il identifie sa propre génération et avec lesquels il partage l'incertitude qu'il avait alors sur son avenir. Ce discours est d'autant plus marquant que Jules Renard décédera l'année suivante.
En 1957, l'Amicale des Anciens Élèves soumet le vœu de voir le nouveau lycée porter le nom de Jules Renard. Cette appellation est votée à l'unanimité par le Conseil d'Administration du lycée en janvier, puis confirmée par un arrêté ministériel le 10 juillet.
Modalités d'entrées
Don de Françoise Bugarel le 24 août 2015 à la suite du décès de Jean Bugarel. Aucun contrat n'a été établi.
Présentation du contenu
Il s'agit des archives constituées par l'Association Amicale des Anciens Élèves et amis du Lycée Jules Renard, association reconnue d'utilité publique, récupérées par Jean Bugarel et auxquelles se sont adjointes des archives de celui-ci. Ces dernières sont issues de son activité d'enseignant ainsi que de ses recherches et travaux sur l'histoire du Lycée Jules Renard. Ce fonds contient donc à la fois des archives de nature publique et de nature privée.
Mode de classement
Le fonds ne bénéficiait pas d'un conditionnement uniforme : des boîtes d'archives, des chemises en plastique ou en carton, des enveloppes, une petite boîte métallique et du papier journal (enroulé autour de plaques d'impressions et de tampons). Certains documents étaient simplement posés dans les cartons. À l'exception des pièces dans les boîtes d'archives, il n'y avait pas de classement apparent. Les chemises étaient vaguement regroupées par année mais leur contenu était de nature très diverse. Au total, on comptabilisait près d'une cinquantaine de dossiers de « vrac ».
En raison de la nature double de ce fonds, il a fallu établir un plan de classement en deux parties : une première concernant l'Amicale, une seconde relative à Jean Bugarel. La première partie a été classée selon ce que prescrit la réglementation en matière de classement de fonds d'associations, adaptée au contenu du fonds. La seconde a été classée thématiquement.
Conditions d'accès
Les modalités d'accès et de reproduction du fonds n'ont pas été précisées par le donateur. Elles suivent donc la réglementation en vigueur pour les archives publiques.
Documents en relation
Nous renvoyons à la très complète liste des sources établie par Jean Bugarel et conservée sous la cote 167 J 58, avec la réserve que certaines cotes sont erronées.
Bibliographie
Association Amicale des Anciens Élèves du Collège et Lycée de Nevers : statuts, assemblée générale, liste des membres. Nevers, 1873-1938. Cote NIV 7425
BARON, Romain. "La Transformation du Collège de Nevers en Lycée (1860-1862)", Mémoires de la Société académique du Nivernais tome 53, 1965. Cote US 36
Nous renvoyons aussi à la très complète bibliographie établie par Jean Bugarel et conservée sous la cote 167 J 58, avec la réserve que certaines cotes sont erronées.
Mots clés personnes
Mots clés collectivités
Cote/Cotes extrêmes
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Cote/Cotes extrêmes
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Conditions d'accès
au bout de 50 ans à partir de 1979
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