Henri Gamard naît le 21 octobre 1879 à Guérigny. Il est le fils de Edme Gamard, forgeron, et de Louise Rat, négociante, domiciliés dans cette ville.

Après avoir fréquenté l'école communale de Guérigny jusqu'à treize ans, il entre à l'École primaire supérieure de Decize, puis à l'École normale supérieure de la Seine. Durant cette période de formation à son futur métier d'instituteur (1896-1899), Henri Gamard est marqué par l'affaire Dreyfus et s'engage dans le combat pour sa réhabilitation.

Ayant effectué son service militaire à Nevers entre octobre 1899 et septembre 1900, Henri Gamard se marie à Guérigny le 25 septembre 1900 avec Louise Antoinette Petit. Le couple part s'installer à Charenton puis dans le 12ème arrondissement de Paris où Henri Gamard exerce son métier d'instituteur. Il va alors être un militant actif au sein de la Ligue des Droits de l'Homme à laquelle il adhère dès 1901. Il devient président de la section du 12ème arrondissement puis secrétaire général de toutes les sections parisiennes. Il donne des conférences à Paris, mais aussi dans la Nièvre pour promouvoir le développement de la Ligue. Avant la Grande Guerre, il devient membre du Comité central de la Ligne des Droits de l'Homme.

Dans le même temps, Henri Gamard milite au Parti socialiste français de Jean Jaurès (1903) avant de rallier le Parti socialiste S.F.I.O. (Section française de l'Internationale ouvrière). Il est membre du Groupe des originaires de la Nièvre à Paris et fait aussi des conférences dans son département natal. Il est également un collaborateur des journaux nivernais, L'Observateur du Centre puis Le Socialiste nivernais. C'est lui qui est choisi en 1913 par la Fédération socialiste de la Nièvre pour être son candidat à l'élection cantonale de Pougues-les-Eaux : il l'emporte face au conseiller sortant, M. Serrus.

Appelé en août 1914 par le décret de mobilisation, il est présent sur le front durant tout le conflit et il est blessé en novembre 1916. Sa conduite lui vaut d'être nommé adjudant en octobre 1918 et de recevoir la croix de guerre.

Démobilisé en janvier 1919, il reprend ses activités politiques : il est candidat du parti S.F.I.O. lors des élections législatives, est élu conseiller municipal d'Urzy en novembre 1919 (il refuse la fonction de maire de cette ville) puis est réélu conseiller général du canton de Pougues-les-Eaux.

Henri Gamard est élu député de la Nièvre sur la liste du Cartel des Gauches en avril-mai 1924. Battu lors de l'élection cantonale de Pougues-les-Eaux en 1925, il choisit d'être le candidat socialiste dans l'arrondissement de Château-Chinon en 1928 et remporte cette élection. Durant toute cette période, il poursuit son engagement au sein de la presse, notamment dans La Tribune du Centre et dans L'Écho du Morvan. En 1923, il publie un livre intitulé Le Bloc national contre l'école laïque.

Battu aux élections législatives de mai 1932 puis aux sénatoriales en octobre, il poursuit son engagement politique et, durant la guerre, il est membre du mouvement de résistance Libération-Nord.

Candidat à plusieurs scrutins nationaux après 1945, il quitte la S.F.I.O. en 1958 et rejoint le Parti socialiste autonome qui deviendra le Parti socialiste unifié.

Chevalier de la Légion d'honneur, décoré de la Croix de guerre 1914-1918, Henri Gamard décède le 11 novembre 1961 à Nevers, à l'âge de 82 ans. Le nom d'une rue lui est dédié à Guérigny, où il est enterré.

On trouve aussi dans ce fonds un dossier relatif au contentieux ayant suivi le divorce du fils d'Henri Gamard, prénommé Henri lui aussi. Henri Gamard fils, né le 10 mars 1906 à Urzy et gérant de la Société Troussel et Cie à Paris, divorce de Marguerite Jouhaud sa première épouse, en février 1950.

Sources complémentaires : État civil de Guérigny ; R 279 (registre matricule, classe 1899, tome 1, n°362) ; 1250 W 63 (dossier ONAC-VG avec sa carte de combattant) ; Journal du Centre des 13 et 15 novembre 1961.