Luce MORLAT, née le 11 mars 1923 à Paris (12ème) est la petite-fille de Firmin COQUILLAT et de Louise Eulalie TISSIER (voir 1 J 589 : fonds Firmin COQUILLAT).

Originaires, comme leur grand-père, de Villeprevoir, un hameau de la commune de Cours, près de Cosne-sur-Loire, Luce et sa soeur Michèle sont les seules enfants issues de l'union entre Léon Adrien MORLAT et Germaine COQUILLAT (fille de Firmin COQUILLAT).

Dès 1942, Luce MORLAT exerce le métier d'institutrice dans l'établissement de La Boissière à Vincennes (département de la Seine) où elle habite avec ses parents.

C'est dans l'été 1942, alors qu'elle est invitée pour un court séjour à Montigny-sur-Canne chez son amie Yvonne BLUZAT, que Luce rencontre le frère de celle-ci, Roger, pour la première fois. Dès lors, ces deux jeunes gens, très amoureux, entretiendront une correspondance abondante et régulière qui ne cessera qu'à la fin de la guerre.

Roger BLUZAT est d'un an plus âgé que Luce, et en janvier 1942, il est interne au Lycée Louis le Grand, à Paris où il prépare le concours d'entrée à l'Ecole Coloniale tout en menant de front ses études de droit. En juin 1943 il obtient sa licence en droit puis quitte Paris pour la Nièvre et ne se représente pas, l'année scolaire suivante, au Lycée Louis le Grand. Il refuse, par la suite de répondre à l'ordre de réquisition lui ayant été transmis à Saint-Benin-des-Bois.

Du mois de juillet 1943 au mois de septembre 1944, il est donc réfractaire au Service du Travail Obligatoire et se réfugie chez son père Charles BLUZAT, cultivateur à Saint-Benin-des-Bois. Au cours de son séjour dans la Nièvre, il change plusieurs fois de résidence par mesure de sécurité. Par la suite, lorsqu'il se trouve à Crux-la-Ville, il détient une carte de travail délivrée par une organisation clandestine de Nevers le reconnaissant inapte au service en Allemagne.

L'une de ses principales craintes est alors d'être pris dans une rafle. C'est pourquoi les lettres de Luce MORLAT, sa fiancée, sont souvent adressées, pour ne pas le faire repérer, aux divers hôtes de Roger (principalement les gens de sa famille qui l'hébergent).

S'intéressant parallèlement à la graphologie, à l'allemand, à la littérature et surtout à tout ce qui a trait aux Colonies, son plus grand souhait est d'intégrer l'Ecole Nationale de la France d'Outre-Mer. Son rêve devient réalité puisqu'il y est admis le 28 septembre 1944.

En 1945, Roger BLUZAT devance l'appel et s'engage dans les Forces françaises d'Extrême-Orient où il intègre le 6ème Bataillon Colonial d'Extrême-Orient, à Mont-de-Marsan. En novembre, élève aspirant, il se trouve à Hyères, dans le Var, au 22ème Régiment d'Infanterie Coloniale 1ère compagnie à la Caserne Vassoigne d'où il écrit à Luce, laquelle réside toujours à Vincennes.

Leur mariage est enfin célébré à la mairie de Cours le 24 avril 1946, et en 1947, Luce, enceinte de sa fille Françoise, suit son cher mari en poste en Extrême-Orient.

Ce petit fonds a été remis en don aux Archives départementales de la Nièvre en décembre 2010 par Monsieur Jean-Michel BLUZAT, le fils de Roger BLUZAT.

Ces archives illustrent d'une part la correspondance qu'entretenait Roger BLUZAT avec Luce MORLAT durant toute la période de leurs fiançailles pendant la seconde guerre mondiale et, d'autre part, on y trouve des actes notariés provenant essentiellement de la famille MORLAT (actes notariés, extraits d'état civil, documents relatifs aux successions, acquisitions ou ventes de biens divers).

Voir aussi les fonds suivants :

- 1J 589 : fonds Firmin COQUILLAT

- 1J 607 : fonds Roger BLUZAT